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Transsexualité

La question

Le fait de naître avec un sexe masculin ou féminin induit-il automatiquement une identité psychique de garçon ou de fille ou existe-t-il une construction parallèle entre le corps et l’esprit qui n’est pas nécessairement liée à des critères purement biologiques? Des recherches récentes en matière de maturation du cerveau ont permis d’émettre l’hypothèse que la différenciation sexuelle - qui trouve son origine dans la région de l’hypothalamus et dont l’émergence commence vers l’âge de quatre ans pour se parfaire durant la puberté - n’est pas uniquement de nature hormonale et génétique: de multiples autres facteurs, notamment chimiques et psychosociaux, seraient également en mesure d’influencer ce processus dont on commence tout juste à mesurer la complexité et l’étendue.

 

La réponse du psy

L’une des principales difficultés rencontrées par les spécialistes qui prennent en charge des patients qui expriment cette lourde souffrance d’être prisonniers d’une enveloppe charnelle qui s’est manifestement trompée de sexe, c’est d’imposer un traitement de fond qui prenne en considération tous les aspects psychiques de ce malaise et tente de démêler l’écheveau d’une personnalité dont le développement a été profondément perturbé, dès la petite enfance. L’approche psychothérapeutique va permettre de poser un diagnostic essentiel et fiable qui distinguera les cas de véritable “transsexualisme” de troubles psychiques qui impliquent d’autres mesures. Une fois le problème reconnu et confirmé et avant de passer entre les mains d’un chirurgien, le patient qui souhaite changer de sexe va encore devoir parcourir un chemin composé principalement de trois étapes: il - ou elle - suivra une thérapie de trois ans en moyenne, destinée à mettre à l’épreuve la permanence de ce besoin impérieux de subir une “transformation” plastique et à décortiquer dans le détail toutes les incidences que cela aura dans la vie quotidienne. Puis, ce sera la prise d’hormones androgynes, avec les différents changements physiques et psychiques qu’il faudra apprendre à accepter et à gérer. Le transsexuel prendra alors l’apparence de son “double” du sexe opposé, en assumant toutes les contraintes d’une telle évolution, positives et négatives. Ce n’est qu’au terme de cette “immersion”, étroitement suivie et soutenue par les thérapeutes, que la décision d’une intervention irréversible pourra être prise, en toute conscience. Cependant, la pratique montre que le transsexualisme ne se guérit jamais totalement: en effet, même s’il s’avère que la Nature s’est effectivement fourvoyée en mettant une âme de femme dans un corps d’homme - ou vice versa - aucun miracle chirurgical ou psychiatrique ne permettra de procéder à la correction optimale et définitive de cette dramatique erreur d’attribution...