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Noël en danger

La question

Chaque année c’est la même chose: à Noël tout le monde finit immanquablement par se disputer et gâche le plaisir des adultes et des enfants. Des amis m’ont fait la même remarque. J’ai tendance à culpabiliser dans ces moments. Pourquoi est-ce si fréquemment le cas, à votre avis?

Le proverbe du sage Nô-Mi

Ce n’est pas le jour où tu veux les exposer que tes roses cesseront de perdre leurs pétales...

 

La réponse du psy

Les fêtes de fin d’année sont particulières: c’est le moment des cadeaux, des échanges, des bonnes résolutions. Mais c’est également une période particulièrement stressante: en plus du travail habituel, il faut faire mille achats, courir dans quarante magasins à la recherche de l’occasion rare, géniale et bon-marché, décorer le sapin, se battre avec les emballages, préparer la dinde et, en plus, se triturer les méninges pour trouver une manière originale de formuler ses meilleurs voeux aux proches, amis, collègues et autres connaissances. Sans oublier les kilos de biscuits et de douceurs qui feront la joie des gloutons et seront dévorés à une vitesse inversément proportionnelle au temps que vous aurez mis à les faire... Cette gigantesque organisation nécessite un surcroît d’énergie comparable à celle que vous dépensez dans les moments particulièrement intenses et denses de votre vie quotidienne, par exemple lorsque vous rédigez le rapport annuel que vous deviez rendre avant-hier, lorsque vous cavalez après un train ou lorsque vous préparez un compte rendu à réciter devant une assemblée d’experts. Et, logiquement, c’est à l’instant précis où la fête battra son plein que vous ressentirez un phénomène naturel de décompression qui vous rendra suceptible, irritable, aggressif et peu réceptif aux joies de Noël. Et comme tout le monde - ou presque - est dans la même situation, c’est souvent dans les cris et les grincements de dents que se termine ce qui devait être la plus paisibe et la plus fraternelle des soirées... Comment y échapper? A chacun de trouver le remède qui réduise le stress que je viens de décrire. On peut, par exemple, acheter la plupart des cadeaux avant la grande ruée, réduire ses prestations culinaires, simplifier les emballages, etc..., ou même prendre un ou deux jours de congé avant le 24 décembre pour tout mettre tranquillement en place et enfin jouir des guirlandes au lieu de s’enguirlander... Et puis, surtout, ce n’est pas parce que c’est Noël qu’il faut absolument rentrer ses griffes. Comme disait le Sage Nô-Mi: “Ce n’est pas le jour où tu veux les exposer que tes roses cesseront de perdre leurs pétales...” A condition que la dispute ne dégénère pas en pugilat qui ruine vos efforts pour rendre la fête agréable, ne vous forcez donc pas à masquer ce qui vous contrarie. Mieux vaut alors un petit éclat qui désamorce la bombe qu’une grande frustration qui fait sauter la baraque!